Qu’est-ce que l’endodontie ?

Le terme endodontie vient du grec ‘endo’ qui signifie « à l’intérieur » et « odonto » qui signifie « la dent ». L’endodontie est donc la partie de la dentisterie qui concerne l’intérieur de la dent. Elle a pour but la prévention et le traitement de l’ensemble des pathologies de la pulpe dentaire (intérieur de la dent) et des tissus péri-apicaux (autour de la racine des dents).

Pour comprendre le traitement endodontique, il est important de connaître l’anatomie dentaire. A l’intérieur de la dent se trouve la pulpe constituée de cellules, de vaisseaux sanguins et de nerfs. Elle s’étend de la couronne jusqu’à l’extrémité des racines où elle est connectée aux tissus environnants. Elle assure la «vitalité» de la dent.

Reconnue comme spécialité depuis 1963 aux États-Unis, la discipline endodontique regroupe l’ensemble des actes visant à prévenir et guérir la diffusion d’une infection par la dent vers les tissus environnants (os, sinus…).

Un traitement endodontique est nécessaire lorsque la pulpe dentaire est enflammée, qu’il y a une infection de l’intérieur de la dent ou qu’elle a subi un traumatisme. La principale cause de l’inflammation pulpaire est la carie dentaire.

La carie est une lésion évolutive de l’émail et/ou de la dentine. Au fur et à mesure de son évolution, elle entraîne une inflammation réversible de la pulpe, se manifestant par des sensibilités au froid, au chaud et au sucré. Si cette carie n’est pas soignée, l’inflammation de la pulpe deviendra irréversible et se traduira par d’importantes douleurs spontanées : c’est la rage de dent. A ce stade, le traitement endodontique (dévitalisation) devient indispensable.

L’inflammation pulpaire peut également survenir lors de la perte d’étanchéité d’un soin ou lors de l’apparition d’une fêlure dentaire.

Lorsqu’une dent est nécrosée (non-vitale), l’espace normalement occupé par la pulpe (partie vivante) est colonisé par des bactéries. Elles pénètrent dans la dent jusqu’à provoquer la destruction de toutes les cellules pulpaires : c’est l’infection dentaire. En absence de traitement, ces bactéries produisent des toxines qui entraînent une inflammation des tissus entourant les racines (gencive, os, …).

L’infection pulpaire peut rester asymptomatique (sans aucune manifestation clinique) pendant plusieurs mois, voire plusieurs années et se manifester tardivement par l’apparition d’un abcès ou de douleurs très importantes notamment au moindre contact de la dent.

Cette inflammation se traduit cliniquement par des sensibilités à la mastication et à la percussion. Il est également possible d’avoir un gonflement de la gencive et/ou de la joue. Radiologiquement, elle peut se traduire par une lésion (image sombre) au bout de la racine.

La fêlure (ou fissure) dentaire peut être la résultante de plusieurs causes :

La présence d’une parafonction comme grincer des dents (bruxisme), se ronger les ongles, mastiquer un stylo, mâcher des aliments trop durs type amandes ou se servir de ses dents pour couper un objet en plastique …

• La présence d’un amalgame (« plombage »).
• La perte d’une partie importante de la structure de la dent suite à une lésion carieuse.
• La survenue d’un choc, traumatisme.

Si vous serrez ou grincez des dents pendant votre sommeil ou en journée face à un rythme de travail plus stressant, parlez-en à votre dentiste afin qu’il vous fournisse des gouttières de protection nocturne.

Il existe plusieurs types de fêlures, qui sont catégorisées en fonction de leur taille et de leur localisation. En général, une fêlure superficielle de l’émail est asymptomatique. Plus la fêlure sera profonde, plus elle sera susceptible d’entraîner une inflammation pulpaire, ainsi que des sensibilités au froid, au chaud et au sucré. Ces sensibilités seront accompagnées de douleurs lors de la mastication.

La fêlure est une pathologie évolutive, il est essentiel de la diagnostiquer et de la traiter avant qu’il ne soit trop tard et que la dent ne se fracture.

Malheureusement, la présence d’une fêlure diminue le pronostic à long terme de la dent.

Après avoir confirmé le diagnostic, une anesthésie locale est réalisée de manière à ce que le traitement soit indolore. Ensuite un champ opératoire, appelé digue dentaire ( rubber dam) est posé autour de la dent afin de l’isoler du reste de la bouche. Cette digue a un double but :

• protéger le patient (langue, joue, lèvre) des instruments et produits utilisés.
• protéger la dent de la salive qui contient naturellement des millions de bactéries.

Une fois ce champ posé, nous réalisons un nettoyage des racines, de manière à enlever les tissus enflammés ou infectés et désinfecter l’intérieur de la dent.

Ensuite, les racines seront obturées (fermées) définitivement et un pansement provisoire sera mis en place au niveau de la couronne de la dent afin de protéger le traitement.

Un rendez-vous avec votre dentiste est donc nécessaire suite à notre rendez-vous.

Votre dentiste pourra alors protéger la dent traitée par un overlay ou une couronne (reconstitution coronaire) pour prévenir de la fêlure dentaire.

Nous vous invitons à prendre connaissance des recommandations post-traitement.

En fonction du soin, un rendez-vous de contrôle après 1 an sera planifié pour évaluer la guérison de la dent.

Un rendez-vous de contrôle après 1 an sera planifié pour évaluer la guérison de la dent.

Il arrive qu’une dent ayant déjà bénéficiée d’un traitement endodontique (dévitalisation) soit de nouveau infectée, ceci pour de diverses raisons :

• Le traitement initial n’est pas optimal.
• Une des racines n’a pas été désinfectée.
• Un obstacle ou une calcification empêche le nettoyage d’une des racines.
• Une perte de la restauration coronaire de la dent (partie visible de la dent), ou perte de l’étanchéité de celle-ci provoque une nouvelle contamination.
• Une dent dévitalisée peut se carier de nouveau.
• L’apparition d’une fêlure peut entraîner une contamination de la dent.

Dans ces cas-ci, il conviendra d’évaluer si la structure dentaire permet de conserver la dent, et de réaliser un retraitement endodontique (« re-dévitalisation »). Dans certains cas ce type de retraitement ne sera pas possible, il faudra alors envisager un retraitement par voie chirurgicale.

Lorsque le retraitement par la voie conventionnelle, dite orthograde, n’est pas recommandé (présence d’un élément prothétique important, correction d’une particularité anatomique, obstacles, complément d’un retraitement déjà effectué, …). Nous devons alors réaliser le traitement endodontique par la voie chirurgicale (endodontie chirurgicale).
Le but est le même : désinfecter la ou les racines posant problème. Un CBCT (pour Cone Beam Computed Tomography, radiologie 3D) est obligatoire dans ce cas. Il faut en effet anticiper les structures anatomiques sous-jacentes.

Toutes les étapes et informations concernant le traitement d’endodontie chirurgicale seront expliquées lors d’une consultation préopératoire.